vendredi 8 avril 2011

Borloo, homme de paille ou alternative à l'UMP ?

Décidément, il ne fait pas bon être à l'UMP en ce moment. Après avoir essuyé de nombreuses critiques à l'occasion de polémiques diverses et variées (débat sur la laïcité ...), le parti présidentiel se voit maintenant amputé d'une de ses composantes. En effet, Jean-Louis Borloo a annoncé hier soir son départ de l'UMP afin de proposer une autre offre politique par le biais d'une "alliance républicaine".
 
Arlette Chabot, pour sa dernière apparition sur France 2, devait être contente. Cette dernière a rassemblé près de 10 % de parts d'audience grâce à l'invitation de l'ex futur premier ministre. Hier soir, celui-ci a déclaré, le jour de ses 60 ans, qu'il faisait sécession de l'UMP en raison de divergences importantes.
 
Malgré l'effet d'annonce, Borloo n'a finalement rien révélé de transcendant tant son départ était attendu et prévu depuis quelques mois. De plus, je dois reconnaître ne pas avoir été vraiment  convaincu par l'ancien ministre de l'écologie. En effet, je l'ai trouvé assez monomaniaque sur certain sujets et surtout manquant d'envergure et de crédibilité.
 
Alors bien sûr cette émission ne se prête pas forcément à l'expression longue et détaillée de propositions concrètes. Pour autant, j'en suis ressorti avec une impression d'avoir assisté à un spectacle de guignol où l'homme politique a redoublé d'effort pour nous enfumer. D'ailleurs, ce dernier a utilisé de manière démesurée des termes "amis", "collectif" ... Preuve que la langue de bois était de rigueur pour ménager les susceptibilités de chacun.
 
Mais arrêtons-nous quelques instants sur les fameux amis de Jean-Louis Borloo et sur sa future formation politique. Hier, un certain nombre de personnalités politiques faisant partie de l'aventure étaient présents sur le plateau. On a ainsi pu apercevoir Hervé Morin, Jean-Marie Bockel, Thierry Breton, Fadela Amara ou encore Jean-Marie Cavada. Que de grandes pointures en somme.
Parallèlement à cela, Borloo souhaite rassembler tout un tas de chapelles : le nouveau centre, les écologistes de droite, les déçus du Modem et de l'UMP, les centristes en tout genre, les radicaux ... Soit peu ou prou le centre-droit, c'est à dire l'équivalent de feu l'UDF.
 
A la limite, cette initiative peut se comprendre. Mais j'y reviendrai par la suite. Pour autant, j'ai bien l'impression que cette nouvelle formation sera davantage un regroupement de déçus et de parias du sarkozysme qu'une réelle alternative. En effet, il ne faut pas oublier que la plupart des formations en présence (Nouveau Centre, Radicaux, Gauche Moderne ...) sont des partis associés ou proches de l'UMP.
En outre, la quasi totalité des personnalités politiques qui participent à ce rassemblent ont été ministres de Nicolas Sarkozy et sont donc, de ce fait, comptables de son bilan. D'ailleurs, on sent bien que Borloo n'est pas en réelle opposition au président de la République sur le fond mais plus sur la forme. De là à penser qu'il n'existe aucune divergence sur la politique à mener, il n'y a qu'un pas ...
 
Pour moi, Jean-Louis Borloo, tout comme Hervé Morin par exemple, n'est pas une alternative crédible à Nicolas Sarkozy. En effet, je crois que leurs différences sont relativement minimes et concernent davantage la forme et le style que le fond des choses. D'ailleurs, ce n'est pas une coïncidence si l'ancien maire de Valenciennes est au gouvernement depuis tant d'années.
En outre, il est fort probable, voire même certain, que Borloo appellerait à voter Nicolas Sarkozy au second tour. Dans ces conditions, une candidature en 2012 est-elle vraiment indispensable ? La question se pose d'autant plus que d'autres têtes commencent à poindre avec, entre autres, Christine Boutin ou Dominique de Villepin.
 
Il y a  quelques temps j'affirmais ma croyance dans le pluralisme politique. Malgré tout, je pense que celui-ci a des limites et qu'il ne doit pas conduire à la multiplication de candidatures toutes plus proches les unes des autres.
La politique n'est pas un jeu. Elle doit avoir pour unique but de proposer un projet viable aux électeurs et non être le lieu d'une bataille d'egos ni d'une lutte sans merci pour le pouvoir.
Espérons simplement que Jean-Louis Borloo et  son armée mexicaine ne se situent pas dans cette perspective ...

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