samedi 5 avril 2014

Changer d'équipe c'est bien, changer de politique c'est mieux !

La nouvelle est donc tombée cette semaine. A la suite du second tour des municipales de dimanche dernier, et comme cela était attendu depuis longtemps, François Hollande a procédé à un remaniement ministériel. Si certains s'attendaient à un grand chamboulement, il s'avère finalement que peu de changements sont intervenus. Plus qu'un tournant dans le mandat, il s'agit plutôt là d'un changement dans la continuité.
 
Bien que cela semblait nécessaire, voire indispensable, le doute a longtemps subsisté autour de la nomination d'un nouveau premier ministre. Et c'est ainsi Manuel Valls, précédemment ministre de l'Intérieur, qui succède à Jean-Marc Ayrault. Peu de surprise en somme tant il faisait office de favori. En revanche, si ce choix est assez logique de la part de François Hollande, en particulier afin de bénéficier de l'aura de son ministre, celui-ci peut être à double tranchant. Si Valls a clairement une ambition présidentielle, pouvant ainsi mettre en difficulté le président actuel, cette nouvelle fonction peut agir sur lui comme une rampe de lancement pour la suite mais peut également le conduire à exploser en plein vol en cas de mauvais résultats. Reste à savoir si Manuel Valls réussira à tirer profit ou non de la situation.
 
Parallèlement au cas du premier ministre, on peut noter l'absence des Verts dans ce nouveau gouvernement. Et personnellement, je m'en réjouis. Non pas que l'action des ministres écolos ait été plus mauvaise que les autres mais je n'affectionne pas particulièrement ce parti. Cela étant, ce départ me paraît tout à fait logique dans la mesure où la participation à une équipe gouvernementale requiert une certaine solidarité qui n'était pas toujours de mise chez Cécile Duflot et Pascal Canfin. Comme disait Chevènement en son temps, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne".
 
Enfin, et pour en terminer avec ce jeu de chaises musicales, on ne peut que souligner le retour de Ségolène Royal au ministère de l'écologie. Nomination on ne peut plus stratégique qui fait revenir sur le devant de la scène la candidate de 2007, jusqu'ici laissée de côté. La fin de l'exil de Royal serait-il lié à la disgrâce de Trierweiler ?
 
Alors, au final, qu'attendre de ce nouveau gouvernement ?
En réalité pas grand chose selon moi. Effectivement les personnes ont changé. Encore que l'on pouvait s'attendre à davantage de mouvements en réaction à l'échec des municipales. Mais peu importe les individus au final car ce n'est pas ce qui compte dans la gouvernance du pays. Plus que l'équipage donc, c'est réellement le cap suivi qui est primordial. Or point de changement dans la ligne de conduite de ce gouvernement. Bien au contraire, les ministres changent mais la politique reste.
 
Et c'est bien là tout le problème selon moi. Car avant même le remaniement, il était clair pour tout un chacun que la politique ne changera pas d'un iota de celle menée depuis le début du mandat. Le pacte de responsabilité figure toujours en tête des priorités du président et la politique de l'offre continuera encore à être l'alpha et l'oméga de Bercy. Austérité pour la population contre allégements de charges pour les entreprises, voila la politique économique du président de la République. Politique que ne renierait en rien son prédécesseur !
 
Pour l'heure, François Hollande a fait le choix de la continuité. Sa seule action, soit disant afin de tenir compte du message envoyé par les Français, a été de réaliser un remaniement a minima. Cela ne suffira clairement pas et il est très probable que le résultat des élections européennes soit similaire, voire pire, à celui des municipales. Gageons d'ailleurs que les scrutins à venir connaitront un sort identique tant qu'aucun changement de fond n'interviendra pas. Le tout étant de savoir si ce changement arrivera un jour ...

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